"Blue Women" et "Bato-Voiture" Deux tableaux d'art contemporain à l'Huile sur toile questionnent le cubisme, le mythe de la Sibylle et l'inexorable pixellisation du monde:

Parcellisation d'un grand morcellement, séparations comme en replis ou comme en éclatements, facettisation de surfaces discrètes, simplification ou désir de revers: De voir l'autre face constitutive d'une ubiquité toute contemporaine... mais être partout est-ce être partout? Le peintre abstrait contemporain opère une Danse ancienne devant sa toile, une danse mentale d'abord.

Relecture des formes des paysages, en limites comme par translation... Fractales ultra cloisonnées, triées, séparées les unes des autres, mises en de petites cases, les couleurs en peinture devront reconstituer le motif de plus loin dans une vue d'ensemble pour se fondre de nouveau en une trame sensible, plus lisible, plus douce et peut-être... plus humaine.

Il y est question d'interactions, d'un élan vers l'Autre, de réunification, Il n'y a pas de diffractions sans interférences et l'inverse n'est pas vrai... Aussi pour ces deux Tableaux à l'Huile sur toile abstraits qui procèdent d'une question qui m'a été posée il y à longtemps sur le cubisme et à laquelle j'avais répondu un peu rapidement : "Le cubisme et après?..." comme pour éluder l'autre pan du regard, celui qui voit "derrière" ou à travers les choses, par pudeur l'Artiste en parle peu. Par le chant d'Ovide La Sibylle de Cumes bruisse:

"Créez des œuvres qui me donnent corps, ramenez la Déesse dans le Monde"
Ovide, Les Métamorphoses (XIV)

Un peu de recul est-il vraiment nécessaire pour "re-lier" les Univers? Peut-on se passer les uns des Autres mais de quels autres? Vers La recherche de l'Unité perdue et de la Sibylle de Cumes qui (sans télé à l'époque) voyait déjà comme nous aujourd'hui devant nos écrans invariablement plats se déplier le grand chant du Monde. La couleur de l'Altérité enrichit indéniablement. Nos miroitements et nos irisations illuminent le Monde qui nous entoure et comme par diffraction notre couleur colore.

"Polyphonies d'Univers diffractés" Tableaux-artefacts ou simple gymnastique du voyant dans les cartes à travers les symboles et leurs combinaisons dans le grand drame de l'Homme, celle de Picasso qui retournant à la Terre facettée retourne la terre elle même dans un renversement des perspectives et du travail de recomposition demandé au regardeur, geste qu'il imposa comme une véritable renaissance du regard sur le travail du Peintre nous intimant un travail de ré-assemblage, de réunion.
Ces perspectives nous manquent, nous ont-elles été retirées ou avons-nous simplement fermé les yeux? Low polys, l'eau polie... où est passé la ronde, la douce rondeur du Monde?... La Poésie m'aide parfois à résoudre; "Qu' Elle est dans la longueur l'onde et ses chants sont beaux comme des soleils, trop de lumière tue, du verbe taire, longs brics voguant d'une larme à l'autre, faces des mêmes élans d'un Monde de ressacs. Fluides contre rigides n'épargnant de la forme qu'un retrait. Redis-moi ce Monde, encore une fois, autrement. Peignons. Logos caverneux et submergés des mythes, verbe taire créant ses tunnels-trou de vers, trouver-peindre, tableaux-dialogues, Logogrammes-conversations, résonances."

"Et tel sera mon changement, qu'invisible à tous les yeux, je ne serai connue que par la voix : les destins me laisseront la voix."
Sibylle de Cumes in: Ovide, Les Métamorphoses (XIV, La Sibylle 101-153)

En tant que peintre abstrait contemporain je me colle donc à ces questions en suspend, espérant comprendre ce que je trouve, souvent ce que je cherche.

"Blue Women" et "Bato-Voiture"

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